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Imposition des dividendes : suivez le guide

18/11/2025
Jerôme BENAÏNOUS
imposition des dividende

Saviez-vous que l'imposition des dividendes en France s'effectue à un taux unique de 30% par défaut ?

Ce taux, connu sous le nom de prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou flat tax, combine 12,8% d'impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux. Cependant, vous avez également la possibilité d'opter pour le barème progressif qui offre un abattement considérable de 40% sur vos dividendes. Cette décision peut avoir un impact significatif sur votre fiscalité des dividendes, notamment pour les résidents fiscaux français qui perçoivent des revenus de capitaux mobiliers. En effet, le versement de dividendes concerne plusieurs types de structures comme les SA, SAS, SARL et SNC ayant opté pour l'impôt sur les sociétés. Par conséquent, comprendre la taxation des dividendes et le taux d'imposition des dividendes qui s'applique à votre situation devient essentiel pour optimiser vos revenus.

Dans ce guide complet, nous examinerons les différents régimes d'imposition, les obligations déclaratives et les stratégies d'optimisation pour vous aider à faire les choix les plus avantageux concernant l'imposition des dividendes en France.

Sommaire :

Comprendre ce que sont les dividendes

Avant d'aborder l'imposition des dividendes, il est essentiel de bien comprendre ce qu'ils représentent et comment ils fonctionnent. Les dividendes constituent un élément fondamental de la relation entre une entreprise et ses investisseurs, avec un cadre juridique et financier précis.

Définition et origine des dividendes

Les dividendes sont des versements effectués par une entreprise d'une partie de ses bénéfices à ses actionnaires ou associés. Ils représentent la contrepartie financière de la participation au capital social de l'entreprise. Selon la définition de l'INSEE, ils constituent des "revenus de la propriété versés aux actionnaires qui ont mis des capitaux à la disposition d'une société".

En d'autres termes, les dividendes correspondent au droit financier des associés ou des actionnaires à recevoir une part des profits générés par l'entreprise. Cette distribution n'est toutefois pas automatique, même en cas de bénéfices. Elle résulte d'un arbitrage entre les besoins financiers de l'entreprise et la rémunération attendue par les investisseurs.

La partie des bénéfices non distribuée est conservée dans l'entreprise et comptabilisée au passif du bilan dans les comptes de réserve ou de report à nouveau. Cette pratique permet de renforcer les fonds propres de l'entreprise ou de financer son développement futur.

Qui décide de la distribution ?

La décision de distribuer des dividendes relève d'une procédure bien encadrée. En France, c'est l'assemblée générale des actionnaires qui décide du versement des dividendes. Cette décision est prise lors de l'assemblée générale ordinaire annuelle, après approbation des comptes de l'exercice écoulé et constatation de l'existence de sommes distribuables.

Concrètement, le conseil d'administration propose un montant de dividende qui est ensuite soumis au vote des actionnaires. Ces derniers déterminent alors :

  • Le montant du dividende par action
  • La date de versement
  • Les modalités de distribution

Il est important de noter que le versement d'un dividende n'est jamais obligatoire. Même en présence de bénéfices substantiels, l'assemblée peut décider de ne pas distribuer de dividendes et de réinvestir les profits dans l'entreprise.

Quand et comment sont-ils versés ?

Une fois la décision de distribution prise, le paiement des dividendes doit intervenir dans un délai légal précis. La mise en paiement doit avoir lieu dans un délai maximal de 9 mois après la clôture de l'exercice comptable. Par exemple, pour un exercice clos le 31 décembre, les dividendes doivent être versés au plus tard le 30 septembre de l'année suivante.

Quant aux modalités de versement, plusieurs options existent :

  • En numéraire (espèces) : c'est la forme la plus courante
  • En actions nouvelles : l'actionnaire reçoit de nouvelles parts de l'entreprise
  • En nature : plus rarement, sous forme de biens appartenant à la société

Par ailleurs, les dividendes peuvent être versés en une seule fois ou selon un échéancier fixé par les associés. Certaines entreprises, notamment les plus grandes sociétés cotées, pratiquent des versements trimestriels ou semestriels, parfois sous forme d'acomptes sur dividendes. Ces acomptes sont possibles à condition qu'un bilan intermédiaire soit établi et qu'il fasse apparaître un bénéfice distribuable.

La fiscalité des dividendes variera ensuite en fonction du régime d'imposition choisi et du statut du bénéficiaire, comme nous le verrons dans les sections suivantes.

Les deux régimes d'imposition des dividendes

En France, les actionnaires ont le choix entre deux mécanismes pour l'imposition des dividendes. Cette option doit être exercée lors de la déclaration annuelle de revenus et s'applique à l'ensemble des revenus mobiliers perçus au cours de l'année.

Le prélèvement forfaitaire unique (PFU)

Le PFU, aussi appelé "flat tax", constitue le régime par défaut pour la taxation des dividendes depuis le 1er janvier 2018. Ce prélèvement s'élève à un taux global de 30%, réparti entre:

  • 12,8% au titre de l'impôt sur le revenu
  • 17,2% pour les prélèvements sociaux

Ce régime présente l'avantage de la simplicité et de la prévisibilité. Le taux reste fixe quelle que soit la tranche marginale d'imposition du contribuable. Par ailleurs, les dividendes sont soumis à un acompte d'impôt sur le revenu de 12,8% retenu à la source par l'établissement payeur lors du versement.

Certains contribuables peuvent néanmoins demander une dispense de cet acompte, à condition que leur revenu fiscal de référence soit inférieur à 50 000 € pour une personne seule ou 75 000 € pour un couple.

Le barème progressif avec abattement de 40 %

La seconde option pour l'imposition des dividendes en France consiste à opter pour l'application du barème progressif de l'impôt sur le revenu. Dans ce cas, vous bénéficiez d'un abattement de 40% sur le montant des dividendes perçus avant application du barème.

Le calcul s'effectue ainsi:

  1. Application de l'abattement de 40% sur le montant brut des dividendes
  2. Intégration du montant net dans les revenus imposables
  3. Application du barème progressif (taux allant de 0% à 45% selon la tranche)
  4. Ajout des prélèvements sociaux de 17,2%

Ce régime peut s'avérer avantageux pour les contribuables dont le taux marginal d'imposition est faible. Toutefois, les prélèvements sociaux restent dus au taux de 17,2%, sans abattement.

Comparaison des deux régimes

Pour mieux comprendre la différence entre ces deux systèmes d'imposition des dividendes, examinons un tableau comparatif:

CritèrePFU (30%)Barème progressif
Taux d'impositionFixe à 12,8% (IR) + 17,2% (PS)Variable selon tranches + 17,2% (PS)
AbattementAucun40% sur le montant des dividendes
SimplicitéCalcul directPlus complexe
Avantageux pourHauts revenus (TMI > 12,8%)Faibles revenus (TMI < 12,8%)

Le choix entre ces deux régimes dépend essentiellement de votre taux marginal d'imposition (TMI). Le barème progressif avec abattement devient généralement plus avantageux lorsque votre TMI est inférieur à 14%.

Quel régime choisir selon votre situation ?

Pour déterminer le régime de fiscalité des dividendes le plus avantageux, plusieurs éléments doivent être pris en compte:

D'abord, évaluez votre tranche marginale d'imposition. Si vous êtes dans une tranche supérieure à 14%, le PFU sera probablement plus intéressant. À l'inverse, pour les contribuables dans les premières tranches, le barème progressif avec abattement de 40% peut générer une économie d'impôt.

Ensuite, considérez le montant des dividendes perçus. Pour des dividendes élevés, l'option du barème peut rapidement devenir désavantageuse car elle fait augmenter votre taux d'imposition global.

Par ailleurs, n'oubliez pas que l'option pour le barème progressif s'applique à l'ensemble des revenus mobiliers de l'année. Il est donc nécessaire d'effectuer une simulation globale incluant tous vos revenus de capitaux (intérêts, plus-values, etc.).

Enfin, gardez à l'esprit que cette option est annuelle et doit être renouvelée chaque année lors de la déclaration. Vous pouvez donc adapter votre stratégie d'une année à l'autre en fonction de l'évolution de vos revenus et de votre situation fiscale.

Déclaration et fiscalité des dividendes en France

La fiscalité des dividendes nécessite des démarches déclaratives précises, tant pour la société distributrice que pour les bénéficiaires. Ces obligations s'appliquent quel que soit le régime d'imposition choisi.

Comment déclarer ses dividendes ?

Pour les particuliers, les dividendes perçus doivent obligatoirement figurer sur la déclaration annuelle de revenus, même s'ils ont déjà fait l'objet d'un prélèvement à la source. Par ailleurs, ces montants sont généralement préremplis par l'administration fiscale grâce aux informations transmises par les établissements financiers.

En pratique, le processus diffère selon le régime fiscal de la société :

  • Pour une société soumise à l'impôt sur le revenu (IR) : les associés déclarent directement leur part de bénéfices, sans déclaration spécifique des dividendes
  • Pour une société soumise à l'impôt sur les sociétés (IS) : les dividendes doivent être déclarés explicitement

Notez que les dividendes versés depuis l'étranger font l'objet d'obligations particulières. Bien qu'ils soient soumis à une retenue à la source de 12,80% (taux en vigueur au 1er janvier 2025), ils doivent également être reportés sur votre déclaration.

Formulaires et cases à remplir (2042, 2DC, 2OP)

La déclaration des dividendes s'effectue principalement sur le formulaire cerfa n°2042 (déclaration principale), en respectant ces étapes :

  1. Inscrire le montant brut des dividendes dans la case 2DC (« Revenus des actions et parts »)
  2. Si vous optez pour l'imposition au barème progressif plutôt que le PFU, cocher la case 2OP
  3. Pour les dividendes issus de sociétés étrangères, remplir également le formulaire 2047

Si vous êtes non-résident fiscal mais percevez des dividendes de source française, vous devez les déclarer en rubrique 2EE lorsque vous déposez une déclaration pour d'autres revenus français, ou systématiquement si leur montant dépasse 250 000 € (personne seule) ou 500 000 € (imposition commune).

Délais et obligations de la société distributrice

Les entreprises qui distribuent des dividendes ont également des obligations déclaratives strictes :

La société doit déposer une déclaration n°2777-D (ou 2777 selon les cas) auprès du Service des impôts des entreprises de son siège social dans les 15 jours suivant la fin du mois de mise en paiement des dividendes. Cette déclaration permet de reverser le prélèvement forfaitaire et les prélèvements sociaux prélevés à la source.

De plus, la société est tenue d'adresser à la Direction Générale des impôts, au plus tard le 15 février de l'année suivant le paiement, une déclaration récapitulative annuelle appelée Imprimé Fiscal Unique (IFU). Ce document sert notamment au préremplissage des déclarations des bénéficiaires.

Les conséquences d'un manquement à ces obligations peuvent être lourdes :

  • Majoration de 10% à 40% des sommes non déclarées
  • Intérêts de retard
  • Amende égale à 50% des sommes non déclarées en cas d'infractions répétées[153]

Cotisations sociales et cas particuliers

À la différence de l'imposition des dividendes classique, certaines situations spécifiques entraînent des règles particulières concernant les cotisations sociales. Ces règles varient selon le statut du bénéficiaire et la structure juridique de la société distributrice.

Dividendes et travailleurs non-salariés (TNS)

En principe, les dividendes ne sont pas soumis aux cotisations sociales mais uniquement aux prélèvements sociaux de 17,2%. Toutefois, pour les travailleurs non-salariés (gérants majoritaires de SARL, associés uniques d'EURL, associés de SNC), une exception s'applique. La part des dividendes qui excède 10% du capital social, des primes d'émission et des sommes versées en compte courant est assujettie aux cotisations sociales des TNS.

Ce calcul prend en compte non seulement les parts détenues par le dirigeant lui-même, mais aussi celles de son conjoint, de son partenaire pacsé et de leurs enfants mineurs. Pour un entrepreneur individuel ayant opté pour l'IS, c'est la fraction dépassant 10% du bénéfice net qui est soumise à cotisations sociales.

Par ailleurs, l'abattement fiscal de 40% accordé dans le cadre de l'option pour le barème progressif n'est pas applicable pour déterminer l'assiette sociale des dividendes.

Dividendes en SAS/SASU : pas de cotisations sociales

Contrairement aux SARL, les dividendes versés aux présidents de SAS ou SASU ne sont jamais soumis aux cotisations sociales. Cette différence constitue un avantage significatif pour ces structures juridiques. En effet, le versement de dividendes est dispensé de cotisations sociales, ce qui limite les charges pesant sur la société.

Néanmoins, cet avantage a un revers : le dirigeant qui se verse uniquement des dividendes ne bénéficie pas de couverture sociale et ne cotise pas pour sa retraite.

Dividendes perçus par une personne morale

Lorsque les dividendes sont perçus par une personne morale, ils sont en principe soumis à l'impôt sur les sociétés. Cependant, deux régimes avantageux existent :

  1. Le régime mère-fille : il permet une exonération de 95% du montant des dividendes si la société détient au moins 5% du capital de la société distributrice depuis au moins 2 ans.
  2. L'intégration fiscale : cette option permet de ne pas faire entrer les dividendes perçus dans le calcul de l'IS, à condition que toutes les sociétés du groupe soient assujetties à l'IS et imposables en France.

Dividendes issus de sociétés étrangères

Pour les dividendes de source étrangère, une double imposition peut survenir. L'État étranger prélève généralement une retenue à la source selon son droit interne ou le taux prévu par la convention fiscale (souvent 15%).

En France, ces dividendes sont également soumis au prélèvement forfaitaire et aux prélèvements sociaux. Pour éviter la double imposition, un crédit d'impôt est accordé, à déclarer sur le formulaire 2047. Ce mécanisme permet d'imputer l'impôt étranger sur l'impôt français.

Optimiser la fiscalité des dividendes

L'optimisation de l'imposition des dividendes nécessite une stratégie personnalisée basée sur votre situation fiscale. Plusieurs approches existent pour réduire votre charge fiscale tout en maximisant vos revenus nets.

Utiliser le bon régime selon son TMI

Le choix entre le PFU et le barème progressif dépend essentiellement de votre tranche marginale d'imposition (TMI). Pour les contribuables dont le TMI est faible (0% ou 11%), l'option pour le barème progressif avec abattement de 40% s'avère généralement plus avantageuse. À l'inverse, si votre TMI atteint 41% ou 45%, le PFU à 30% devient préférable.

Répartir les dividendes sur plusieurs années

Si vous contrôlez majoritairement votre société, envisagez de reporter la distribution des dividendes à une année où vos revenus seront moins élevés. Cette technique permet de bénéficier d'une TMI inférieure et de réduire ainsi votre imposition.

Utiliser un PEA ou une assurance-vie

Le Plan d'Épargne en Actions (PEA) offre une exonération d'impôt sur les dividendes après cinq ans de détention. Seuls les prélèvements sociaux de 17,2% restent dus. Pour un investissement maximal de 150 000€, cette stratégie peut générer une économie considérable.

L'assurance-vie constitue également une alternative intéressante, particulièrement après huit ans, grâce à un taux réduit d'imposition et un abattement annuel de 4 600€ pour une personne seule (9 200€ pour un couple).

Simuler son imposition avant de choisir

Avant toute décision, utilisez les simulateurs disponibles sur les sites officiels comme celui de l'Urssaf ou du service-public.fr. Ces outils vous permettent de comparer précisément les deux régimes d'imposition et de déterminer la solution optimale pour votre situation personnelle.

Conclusion

Au terme de cette analyse détaillée, vous disposez désormais d'une vision complète concernant l'imposition des dividendes en France. Effectivement, comprendre les nuances entre le Prélèvement Forfaitaire Unique à 30% et le barème progressif avec abattement de 40% constitue la première étape pour optimiser votre fiscalité.

Par ailleurs, la connaissance des obligations déclaratives s'avère tout aussi importante que le choix du régime fiscal. Les formulaires 2042, 2DC et parfois 2047 pour les revenus étrangers doivent être correctement remplis afin d'éviter toute pénalité. De même, les sociétés distributrices doivent respecter scrupuleusement leurs propres échéances déclaratives.

En fonction de votre statut, certaines particularités peuvent également s'appliquer. Ainsi, les travailleurs non-salariés doivent notamment surveiller le seuil des 10% du capital social, au-delà duquel les dividendes seront soumis aux cotisations sociales. À l'inverse, les présidents de SAS ou SASU bénéficient d'un régime plus favorable concernant ces mêmes cotisations.

Finalement, plusieurs stratégies d'optimisation s'offrent à vous pour réduire la taxation des dividendes. L'utilisation d'enveloppes fiscales comme le PEA ou l'assurance-vie après huit ans, ou encore l'étalement des distributions sur plusieurs années peuvent considérablement alléger votre charge fiscale.

N'oubliez pas que le choix entre les différents régimes d'imposition doit être révisé chaque année en fonction de votre situation personnelle. Certainement, une simulation précise reste la meilleure approche pour déterminer l'option la plus avantageuse pour vous. En définitive, une bonne planification de la perception de vos dividendes vous permettra de maximiser vos revenus tout en respectant vos obligations fiscales.contraignante dans sa forme, peut vous permettre de réaliser des économies substantielles tout en vous assurant une protection sociale adéquate pour les années à venir.

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