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Partage de la valeur : ce qui change en 2025 pour les entreprises de 11 à 49 salariés

01/07/2025
Jerôme BENAÏNOUS
partage de la valeur

Dirigez-vous une entreprise qui devra bientôt mettre en place un partage de valeur obligatoire avec ses salariés? À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, une nouvelle obligation entrera en vigueur pour certaines entreprises de 11 à 49 salariés. En effet, si votre entreprise a réalisé un bénéfice net d'au moins 1% du chiffre d'affaires pendant 3 années consécutives, vous serez concerné par cette mesure expérimentale.

Cette loi partage de valeur 2025 transforme considérablement le paysage des obligations sociales pour les PME. Instaurée à titre expérimental pour une durée de cinq ans, jusqu'au 29 novembre 2028, le partage de la valeur obligatoire vous imposera de choisir entre plusieurs dispositifs : un accord d'intéressement ou de participation, un abondement à un plan d'épargne salariale, ou le versement d'une prime partage de la valeur (PPV). Ainsi, vous n'aurez pas le choix de mettre en place ce mécanisme si votre entreprise remplit les critères, mais vous pourrez décider quel dispositif adopter.

Sommaire :

La loi partage de valeur 2025 impose une nouvelle obligation

La loi partage de valeur du 29 novembre 2023 a instauré une mesure expérimentale majeure qui bouleverse le paysage des obligations sociales pour les petites et moyennes entreprises françaises. Cette expérimentation, d'une durée de cinq ans, s'étendra jusqu'au 29 novembre 2028.

À compter du 1er janvier 2025, cette législation crée une nouvelle obligation pour les entreprises de 11 à 49 salariés. Celles-ci devront obligatoirement mettre en place un dispositif de partage de la valeur si elles remplissent certaines conditions spécifiques. Cette réforme, auparavant réservée aux structures de plus grande taille, vise désormais à généraliser ce mécanisme au sein des entreprises de taille intermédiaire.

Pour être concernée par cette obligation, votre entreprise doit répondre à plusieurs critères cumulatifs :

  • Avoir un effectif compris entre 11 et 49 salariés, calculé sur la moyenne des personnes employées au cours de chaque mois civil de l'année précédente
  • Être constituée sous forme de société (SA, SAS, SARL, société civile, SNC, SCA, SCS)
  • Avoir réalisé un bénéfice net fiscal positif au moins égal à 1% du chiffre d'affaires pendant trois exercices consécutifs
  • Ne pas être déjà soumise à l'obligation de mettre en place un régime de participation
  • Ne pas être déjà couverte par un accord d'intéressement ou de participation

Certaines structures sont néanmoins exclues du dispositif : les entreprises individuelles, les sociétés anonymes à participation ouvrière (SAPO), ainsi que les entreprises faisant partie d'une unité économique et sociale (UES) déjà soumise à la participation.

L'objectif principal de cette loi partage de valeur 2025 est d'initier les petites entreprises au partage de la valeur. Ainsi, aucune sanction n'est actuellement prévue en cas de non-respect de cette obligation. Cependant, il est fort probable que les salariés et leurs représentants revendiqueront l'application de la loi afin d'obtenir un supplément de rémunération, particulièrement dans un contexte de crise du pouvoir d'achat.

Les conditions d’éligibilité au partage de la valeur obligatoire

Pour être concernée par le partage de valeur obligatoire, votre entreprise doit répondre à plusieurs critères précis. Examinons en détail ces conditions qui détermineront si vous êtes soumis à cette nouvelle obligation à partir du 1er janvier 2025.

Le premier critère concerne l'effectif de votre entreprise. Celui-ci doit être compris entre 11 et 49 salariés, calculé selon la moyenne des personnes employées au cours de chaque mois de l'année civile précédente. Par ailleurs, seules les sociétés sont concernées (SA, SAS, SARL, société civile, SNC, SCA, SCS). Les entreprises individuelles et les sociétés anonymes à participation ouvrière en sont explicitement exclues.

Le critère financier est également déterminant : votre entreprise doit avoir généré un bénéfice net fiscal positif d'au moins 1% de votre chiffre d'affaires pendant trois exercices consécutifs. Cette condition cumulative est essentielle pour déclencher l'obligation du partage de la valeur 2025.

En outre, certaines entreprises sont automatiquement exclues du dispositif, notamment :

  • Celles déjà soumises à l'obligation de mettre en place un régime de participation
  • Celles déjà couvertes par un accord d'intéressement ou de participation
  • Les entreprises faisant partie d'une unité économique et sociale (UES) déjà soumise à la participation

Il est important de souligner que la loi partage de valeur s'applique à titre expérimental jusqu'au 29 novembre 2028. Durant cette période, aucune sanction n'est prévue en cas de non-respect. Cependant, dans un contexte économique tendu, les salariés et leurs représentants pourraient légitimement exiger l'application de ce dispositif.

Si votre entreprise remplit toutes ces conditions, vous serez alors dans l'obligation de mettre en place un des dispositifs de partage de valeur obligatoire : accord d'intéressement, accord de participation, abondement à un plan d'épargne salariale ou versement d'une prime de partage de la valeur (PPV).

Ces critères d'éligibilité visent à élargir progressivement le champ d'application du partage de la valeur aux PME, tout en tenant compte de leur situation économique spécifique et de leur capacité à redistribuer une partie de leurs bénéfices.

Les dispositifs à mettre en place pour se conformer à la loi

Face à l'obligation du partage de valeur, les entreprises éligibles disposent de plusieurs options pour se conformer à la nouvelle législation. Depuis le 1er janvier 2025, trois dispositifs principaux peuvent être mis en place au choix.

Le premier dispositif concerne les accords d'intéressement ou de participation. L'intéressement, dispositif facultatif, associe les salariés aux résultats ou performances de l'entreprise selon une formule définie par celle-ci. La participation, quant à elle, redistribue une part des bénéfices via une réserve spéciale. Ces accords peuvent être établis par convention collective, accord avec les représentants syndicaux, accord au sein du Comité Social et Économique (CSE), ou par référendum à la majorité des deux tiers du personnel.

Par ailleurs, la prime de partage de la valeur (PPV) constitue une deuxième solution. Cette prime, versée par l'employeur, peut être modulée selon certains critères comme la rémunération, l'ancienneté ou le temps de présence. Elle est exonérée de cotisations sociales jusqu'à 3 000 € (ou 6 000 € sous certaines conditions). Depuis 2024, elle peut être attribuée deux fois par an et, nouveauté importante, être investie dans un plan d'épargne salariale.

La troisième option consiste à mettre en place un abondement à un plan d'épargne salariale (PEE, PEI, PERCO ou PERECO). Les sommes investies sur un PEE sont bloquées pendant 5 années, tandis que celles placées sur un PER Collectif peuvent être récupérées au moment de la retraite.

En outre, la loi partage de valeur 2025 prévoit trois nouveaux cas de déblocage anticipé pour les plans d'épargne d'entreprise : rénovation énergétique de la résidence principale, dépenses liées à l'activité de proche aidant, et acquisition d'un véhicule propre.

Pour les entreprises de moins de 50 salariés, ces dispositifs peuvent être mis en place par décision unilatérale de l'employeur. Aucun montant minimum n'est exigé pour le versement de l'abondement ou de la prime, un montant positif même minime étant suffisant pour remplir l'obligation légale du partage de valeur obligatoire.

En résumé : préparez-vous au partage de la valeur dès maintenant

En définitive, le partage de la valeur représente un changement significatif pour les entreprises françaises de 11 à 49 salariés à partir du 1er janvier 2025. Cette mesure expérimentale, qui s'étendra jusqu'en novembre 2028, vous concernera directement si votre entreprise a réalisé un bénéfice net d'au moins 1% du chiffre d'affaires pendant trois exercices consécutifs.

À ce stade, vous disposez de plusieurs options pour vous conformer à cette obligation : mettre en place un accord d'intéressement ou de participation, verser une prime de partage de la valeur, ou proposer un abondement à un plan d'épargne salariale. Chacune de ces solutions présente des avantages spécifiques que vous devez évaluer en fonction de la situation particulière de votre entreprise.

Bien que la loi partage de valeur ne prévoie pas encore de sanctions en cas de non-respect, il est fortement recommandé d'anticiper son application. D'une part, vos salariés pourraient légitimement exiger la mise en place de ce dispositif dans un contexte économique tendu. D'autre part, cette préparation vous permettra d'intégrer plus facilement le partage de la valeur obligatoire dans votre stratégie de rémunération.

Enfin, n'oubliez pas de vérifier régulièrement si votre entreprise remplit les critères d'éligibilité, notamment en ce qui concerne l'effectif et les résultats financiers. Cette vigilance vous aidera à déterminer précisément quand et comment mettre en œuvre le dispositif le plus adapté à votre structure.

Le partage de valeur 2025 constitue donc une évolution majeure du paysage social des PME françaises. Pour les dirigeants d'entreprises concernées, il est désormais essentiel d'anticiper cette nouvelle obligation afin de transformer cette contrainte réglementaire en opportunité pour renforcer l'engagement et la motivation de vos équipes.

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