On recrute ! Consultez les offres d'emploi - Cliquez-ici

Régime social et fiscal des indemnités de rupture en 2025

03/06/2025
Jerôme BENAÏNOUS
regime social et fiscal des indemnites de rupture

Le plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) pour 2025 est fixé à 47 100 €. Cette donnée est cruciale pour comprendre le régime social et fiscal des indemnités de rupture conventionnelle qui s'appliquera l'année prochaine. En effet, l'exonération des indemnités de rupture est limitée à 94 200 € (soit 2 PASS), un seuil déterminant pour vos finances personnelles.

Lorsque vous êtes confronté à une rupture de contrat de travail, il est essentiel de connaître les règles d'imposition qui s'appliquent à votre indemnité. Les modalités varient considérablement selon le type de rupture : ainsi, l'indemnité rupture conventionnelle imposable dépend de plusieurs facteurs. Par exemple, les indemnités supérieures à 10 PASS (471 000 € en 2025) sont soumises aux cotisations sociales dès le premier euro, tandis que le calcul imposition indemnité rupture conventionnelle suit des règles spécifiques avec une exonération d'impôt sur le revenu dans certaines limites. De plus, les indemnités versées dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) bénéficient, quant à elles, d'une exonération totale d'impôt sur le revenu.

Sommaire :

Principes d'exonération fiscale et sociale des indemnités de rupture

Le régime social et fiscal des indemnités de rupture suit des règles complexes qu'il est nécessaire de maîtriser pour anticiper l'impact financier d'une séparation professionnelle. Ces règles varient selon la nature de l'indemnité et les plafonds applicables.

Définition des indemnités de rupture concernées

Les indemnités de rupture englobent plusieurs types de versements effectués lors de la cessation d'un contrat de travail. Cela inclut principalement:

  • Les indemnités légales ou conventionnelles de licenciement
  • Les indemnités de rupture conventionnelle
  • Les indemnités de mise à la retraite
  • Les indemnités versées suite à un plan de sauvegarde de l'emploi
  • Les dommages et intérêts alloués par un tribunal

Chacune bénéficie d'un traitement particulier dans le cadre du régime social et fiscal indemnité rupture conventionnelle. Néanmoins, sont exclues de ces dispositions les indemnités compensatrices de congés payés, de préavis ou de non-concurrence, qui demeurent intégralement soumises aux charges sociales et à l'impôt sur le revenu.

Seuils d'exonération : 2 PASS, 6 PASS, 10 PASS

L'exonération sociale et fiscale des indemnités de rupture s'articule autour de trois seuils principaux calculés en fonction du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS):

  • Seuil de 2 PASS (94 200 € en 2025): limite d'exonération des cotisations sociales (hors CSG/CRDS) pour la plupart des indemnités de rupture
  • Seuil de 6 PASS (282 600 € en 2025): plafond d'exonération fiscale pour certaines indemnités (notamment pour les mandataires sociaux)
  • Seuil de 10 PASS (471 000 € en 2025): au-delà, assujettissement aux cotisations sociales dès le premier euro

Ces plafonds constituent des repères essentiels pour le calcul imposition indemnité rupture conventionnelle et déterminent le montant restant effectivement disponible après prélèvements.

Différence entre indemnité imposable et non imposable

La distinction entre fraction imposable et non imposable est fondamentale pour comprendre le régime fiscal rupture conventionnelle:

Une indemnité non imposable est exonérée d'impôt sur le revenu mais reste généralement soumise à la CSG/CRDS (sauf partie correspondant aux indemnités légales ou conventionnelles de licenciement dans la limite de 2 PASS).

La part imposable doit être déclarée dans la catégorie des traitements et salaires, mais peut bénéficier du système du quotient pour atténuer la progressivité de l'impôt.

Pour déterminer la part imposable, on considère:

  • La nature juridique de l'indemnité
  • Son montant par rapport aux seuils légaux
  • La situation du bénéficiaire (proximité de la retraite, statut salarié/dirigeant)

Le régime social indemnité rupture conventionnelle présente ainsi une architecture à plusieurs niveaux où chaque seuil déclenche des conséquences distinctes en matière de prélèvements sociaux et fiscaux.

Régime social et fiscal des indemnités de licenciement

En matière de rupture du contrat de travail, les indemnités de licenciement bénéficient d'un traitement particulier. Leur régime diffère selon leur nature et leur montant, avec des conséquences importantes sur vos finances.

Indemnité légale vs indemnité conventionnelle

L'indemnité légale constitue le minimum obligatoire versé à tout salarié licencié sans faute grave ou lourde, ayant au moins huit mois d'ancienneté. Par ailleurs, l'indemnité conventionnelle, souvent plus avantageuse, est prévue par la convention collective applicable à votre secteur d'activité. En cas de coexistence des deux, c'est le montant le plus favorable qui s'applique, sans possibilité de cumul.

Traitement fiscal selon l'article 80 duodecies du CGI

Fiscalement, les indemnités de licenciement sont exonérées d'impôt sur le revenu dans la limite la plus élevée entre:

  • Le montant de l'indemnité légale ou conventionnelle, sans limitation
  • Deux fois la rémunération annuelle brute perçue l'année précédente
  • 50% du montant de l'indemnité versée

Ces deux dernières limites sont plafonnées à 6 fois le PASS, soit 282 600€ en 2025.

Ainsi, seule la fraction dépassant ces seuils est imposable et doit être déclarée.

Assujettissement aux cotisations sociales au-delà de 2 PASS

Concernant les cotisations sociales, l'exonération s'applique à la fraction non imposable, dans la limite de 2 PASS (94 200€ en 2025). Toutefois, lorsque l'indemnité totale dépasse 10 PASS (471 000€ en 2025), elle est intégralement soumise aux cotisations sociales dès le premier euro.

CSG/CRDS : seuils d'exonération et calcul sans abattement

Les indemnités de licenciement sont partiellement exonérées de CSG/CRDS. Cette exonération s'applique à la plus petite des deux limites suivantes:

  • Le montant de l'indemnité légale ou conventionnelle
  • Le montant exonéré de cotisations sociales

La part excédentaire est soumise à la CSG/CRDS sans application de l'abattement forfaitaire pour frais professionnels. En effet, contrairement aux salaires qui bénéficient d'une réduction de 1,75%, les indemnités de rupture sont soumises à ces contributions sur leur montant brut.

Un exemple concret: pour une indemnité de 120 000€ dont 70 000€ correspondent au montant conventionnel, avec une rémunération antérieure de 40 000€, l'exonération fiscale s'applique à hauteur de 80 000€ (double de la rémunération), laissant 40 000€ imposables.

Régime social et fiscal de la rupture conventionnelle individuelle

La rupture conventionnelle se distingue des autres modes de cessation du contrat de travail par son caractère consensuel. Néanmoins, elle obéit à des règles strictes concernant l'indemnisation et sa fiscalité.

Montant minimal : référence à l'indemnité légale de licenciement

L'indemnité de rupture conventionnelle ne peut être inférieure à l'indemnité légale de licenciement. Ce montant minimal correspond à :

  • 1/4 de mois de salaire par année d'ancienneté pour les 10 premières années
  • 1/3 de mois de salaire par année d'ancienneté au-delà de 10 ans

Par exemple, pour un salarié percevant 2 000 € bruts mensuels avec 15 ans d'ancienneté, l'indemnité minimale serait de 8 335 €.

Calcul imposition indemnité rupture conventionnelle

L'indemnité rupture conventionnelle imposable varie selon que le salarié peut ou non bénéficier d'une pension de retraite. Pour un salarié ne pouvant pas prétendre à la retraite, l'exonération fiscale s'applique dans la limite la plus élevée entre :

  • Le montant de l'indemnité légale ou conventionnelle
  • 50% du montant total de l'indemnité
  • Deux fois la rémunération annuelle brute perçue l'année précédente

Cette exonération est plafonnée à 6 PASS, soit 282 600 € en 2025.

Régime social indemnité rupture conventionnelle : seuils et contribution patronale

Le régime social indemnité rupture conventionnelle prévoit une exonération de cotisations sociales dans la limite de 2 PASS (94 200 € en 2025). Au-delà de 10 PASS (471 000 €), l'indemnité est intégralement soumise aux cotisations dès le premier euro.

Concernant la CSG/CRDS, l'exonération s'applique à la plus petite des deux limites suivantes :

  • Le montant prévu par la loi ou la convention collective
  • Le montant exonéré de cotisations sociales

Depuis le 1er septembre 2023, une contribution patronale unique de 30% remplace l'ancien forfait social de 20%. Elle s'applique sur la fraction exonérée de cotisations sociales.

Cas du salarié en droit de bénéficier d'une pension de retraite

Pour un salarié pouvant bénéficier d'une pension de retraite, le régime fiscal rupture conventionnelle est moins favorable. L'indemnité est soumise à l'impôt sur le revenu dès le premier euro. Toutefois, l'exonération de cotisations sociales reste possible dans la limite de 2 PASS, sur la base du montant le plus élevé entre l'indemnité légale et 50% de l'indemnité versée.

La contribution patronale de 30% s'applique également sur la fraction exonérée de cotisations sociales, quel que soit l'âge du salarié.

Cas particuliers : journalistes, VRP, expatriés

Certaines professions bénéficient de dispositions spécifiques concernant le régime social et fiscal de leurs indemnités de rupture. Ces particularités reflètent les spécificités de leurs métiers et conditions d'exercice.

Indemnité de congédiement des journalistes : commission arbitrale

Les journalistes licenciés disposent d'une indemnité minimale d'un mois de salaire par année d'ancienneté, dans la limite de 15 mensualités. Pour ceux justifiant de plus de 15 ans d'ancienneté, une commission arbitrale paritaire fixe le montant de l'indemnité. Cette commission est saisie par l'intermédiaire d'un syndicat de journalistes et comprend quatre arbitres (deux représentants salariés, deux représentants patronaux) et un magistrat.

Fiscalement, l'indemnité fixée par la commission arbitrale pour les journalistes ayant plus de 15 ans d'ancienneté est totalement exonérée d'impôt. En revanche, elle n'est exonérée de cotisations sociales que dans la limite de 2 PASS.

Indemnité de clientèle des VRP : conditions et plafonds

Les VRP (Voyageurs, Représentants, Placiers) peuvent prétendre à une indemnité de clientèle lors de la rupture de leur contrat de travail. Trois conditions cumulatives doivent être réunies:

  • La cessation du contrat doit être imputable à l'employeur
  • L'absence de faute grave du VRP
  • Le VRP doit avoir contribué à une plus-value de clientèle

Le montant de cette indemnité correspond généralement à deux années de commissions. Elle est exonérée d'impôt dans les mêmes limites que les indemnités de licenciement et exonérée de cotisations sociales dans la limite de 2 PASS.

Traitement des indemnités pour les salariés expatriés

Les primes d'expatriation perçues par les salariés exerçant à l'étranger peuvent être exonérées d'impôt sur le revenu sous certaines conditions. Cette exonération s'applique dans la limite de 40% de la rémunération annuelle (hors primes d'expatriation).

Pour en bénéficier, le salarié doit rester fiscalement domicilié en France, être employé par une entreprise établie en France ou dans l'UE, et effectuer des séjours à l'étranger d'au moins 24 heures. Ces primes doivent être prévues avant le départ et proportionnées à la durée et au lieu des séjours.

Le régime social et fiscal des indemnités de rupture : points essentiels à retenir

La compréhension du régime social et fiscal indemnité rupture conventionnelle s'avère fondamentale pour toute personne confrontée à une fin de contrat de travail. En effet, les conséquences financières varient considérablement selon votre situation personnelle et professionnelle.

Tout d'abord, les seuils de 2 PASS (94 200 € en 2025), 6 PASS (282 600 €) et 10 PASS (471 000 €) constituent les repères essentiels pour déterminer l'imposition et les cotisations applicables. Par ailleurs, la nature juridique de la rupture influence directement le traitement fiscal de votre indemnité.

La distinction entre indemnité légale et conventionnelle demeure primordiale, particulièrement pour le licenciement et la rupture conventionnelle. Ainsi, l'exonération fiscale s'applique généralement dans la limite du montant légal ou conventionnel, sans plafond. Néanmoins, cette exonération est limitée à 6 PASS pour les autres critères d'exonération (double de la rémunération annuelle ou 50% de l'indemnité).

Concernant les cotisations sociales, la limite de 2 PASS s'applique généralement pour l'exonération, tandis qu'au-delà de 10 PASS, l'indemnité devient intégralement soumise aux cotisations dès le premier euro. Certainement, la CSG/CRDS fait l'objet de règles spécifiques avec une assiette calculée sans l'abattement habituel pour frais professionnels.

Des dispositions particulières existent également pour certaines professions comme les journalistes, les VRP ou les salariés expatriés. Ces cas spécifiques bénéficient parfois de modalités d'exonération adaptées à leur situation professionnelle.

En définitive, face à la complexité du régime fiscal rupture conventionnelle, une analyse précise de votre situation personnelle s'impose avant toute décision. Cette démarche vous permettra d'anticiper l'impact réel de votre indemnité sur vos finances et d'optimiser, dans le respect de la loi, le traitement fiscal qui vous sera appliqué.

Vous souhaitez être accompagné par un expert comptable ? Nos experts-comptables sont à votre disposition pour répondre à toutes vos questions concernant cette notion. Notre cabinet d'expertise comptable, basé Saint-Michel-sur-Orge dans l'Essonne, reste disponible par téléphone, par e-mail ou sur rendez-vous.