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Vendre un fonds de commerce sans payer d'impôts

22/07/2025
Jerôme BENAÏNOUS
vendre un fonds de commerce sans payer impots

Envisagez-vous une cession fonds de commerce sans payer d'impôts ? Cette possibilité existe bel et bien dans le cadre juridique français.

En effet, le code général des impôts contient des dispositions particulièrement avantageuses qui permettent, sous certaines conditions, d'être totalement exonéré d'impôt et de prélèvements sociaux lors de la vente de votre entreprise. Cette exonération est totale lorsque la valeur des éléments vendus ne dépasse pas 300 000€, et peut être partielle jusqu'à 500 000€. Ainsi, la fiscalité cession fonds de commerce peut être considérablement allégée, voire supprimée. Vous vous demandez certainement comment ne pas payer de plus-value sur la vente d'une entreprise ? La réponse dépend de plusieurs critères, notamment la taille de votre entreprise, sa durée d'existence et son prix de vente.

Pour profiter de ces avantages, votre activité doit avoir été exercée pendant au moins cinq ans et concerner des domaines industriels, commerciaux, artisanaux ou libéraux. Par ailleurs, l'entreprise doit compter moins de 250 salariés et présenter un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions d'euros.

Sommaire :

Conditions pour vendre un fonds de commerce sans impôt

Pour réaliser une cession fonds de commerce sans payer d'impôts, plusieurs dispositifs d'exonération existent dans le Code général des impôts. Ces mécanismes sont soumis à des conditions précises qu'il convient de maîtriser.

La première condition fondamentale concerne la durée d'exploitation. En effet, vous devez avoir exercé votre activité pendant au moins cinq ans à la date de cession. Ce délai est calculé à partir du début effectif de l'activité jusqu'à la transmission de l'entreprise.

Trois principaux régimes d'exonération s'offrent à vous :

  1. L'exonération basée sur le montant des recettes : elle est totale lorsque vos recettes annuelles n'excèdent pas 250 000 € pour les activités de vente, les hôtels, cafés et restaurants, ou 90 000 € pour les prestations de services[51]. L'exonération devient partielle si vos recettes sont comprises entre 250 000 € et 350 000 € ou entre 90 000 € et 126 000 € respectivement.
  2. L'exonération selon la valeur de cession : elle est totale lorsque la valeur des éléments transmis (hors actifs immobiliers) ne dépasse pas 300 000 €[61]. Elle devient partielle pour une valeur comprise entre 300 000 € et 500 000 €.
  3. L'exonération pour départ à la retraite : particulièrement avantageuse, elle permet une exonération totale si vous faites valoir vos droits à la retraite dans les deux ans suivant ou précédant la cession[63]. Votre entreprise doit compter moins de 250 salariés et réaliser un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions d'euros.

Par ailleurs, pour bénéficier de ces dispositifs, vous devez participer personnellement et directement à l'activité de l'entreprise. Les fonds de commerce mis en location-gérance sont généralement exclus, sauf exceptions précises.

Notez également que l'exonération concerne uniquement les éléments d'actif immobilisé affectés à l'exercice professionnel. Les biens immobiliers sont expressément exclus du régime d'exonération, ainsi que les simples cessations d'activité sans transmission.

Il est important de souligner que même en cas d'exonération totale d'impôt sur la plus-value de cession, les prélèvements sociaux de 17,2% restent généralement dus.

Stratégies fiscales pour éviter l’imposition

Au-delà des dispositifs d'exonération, plusieurs stratégies fiscales peuvent être mises en œuvre pour réduire l'imposition vente fond de commerce. Ces approches nécessitent une planification minutieuse bien avant la transaction envisagée.

L'anticipation constitue votre meilleur allié pour optimiser la fiscalité cession fonds de commerce. Idéalement, commencez à préparer votre projet de cession au moins deux ans avant la date prévue. Cette période vous permettra d'ajuster votre situation fiscale et d'explorer les différentes options d'exonération disponibles.

Une stratégie particulièrement efficace consiste à structurer votre patrimoine professionnel de façon optimale. Par exemple, séparer les actifs immobiliers du fonds de commerce en créant une société civile immobilière (SCI) peut s'avérer judicieux. Cette organisation permet de dissocier la vente du fonds (potentiellement exonérée) de celle des murs commerciaux (soumise à d'autres règles fiscales).

Également, le choix du statut juridique de votre entreprise influence directement la fiscalité applicable. Une entreprise individuelle, une EURL ou une SARL n'entraînent pas les mêmes conséquences fiscales lors de la cession. Ainsi, une transformation préalable de la structure peut parfois être avantageuse.

Par ailleurs, si vous approchez de l'âge de la retraite, synchroniser la vente de votre entreprise avec votre départ en retraite peut vous faire bénéficier de l'exonération spécifique pour départ à la retraite. Cette option offre une exonération totale d'impôt sur le revenu, bien que les prélèvements sociaux restent généralement applicables.

L'utilisation du crédit-vendeur représente une autre approche stratégique. En étalant le paiement du prix de vente sur plusieurs années, vous pouvez potentiellement réduire votre tranche marginale d'imposition.

Enfin, envisagez la donation-partage ou la transmission familiale qui, sous certaines conditions, peuvent bénéficier d'abattements fiscaux significatifs, notamment dans le cadre du pacte Dutreil pour les transmissions d'entreprises familiales.

Pour mener à bien votre projet de cession fonds de commerce sans payer d'impôts, consultez impérativement un avocat fiscaliste et un expert-comptable spécialisés dans ces transactions complexes.

Optimiser la fiscalité de la vente

L'expert-comptable joue un rôle fondamental dans l'optimisation de la fiscalité cession fonds de commerce. En tant que conseiller stratégique, il vous aide à structurer votre transaction pour minimiser l'impact fiscal et maximiser votre gain net.

La répartition du prix de vente entre les différentes catégories d'actifs constitue un levier d'optimisation essentiel. Le prix doit obligatoirement être ventilé entre les actifs incorporels (clientèle, enseigne, droit au bail) et les actifs corporels (matériel, mobilier). Cette répartition influence directement l'imposition de la plus-value et mérite une attention particulière.

En effet, l'acquéreur souhaitera généralement valoriser davantage les éléments corporels pour bénéficier d'amortissements plus importants, tandis que vous, en tant que vendeur, pourriez préférer minimiser cette part pour réduire votre imposition. Un équilibre doit être trouvé, souvent autour de la valeur comptable résiduelle des éléments corporels à la date de cession.

Par ailleurs, si vos titres ont été acquis avant 2018, vous avez le choix entre deux régimes d'imposition pour la plus-value de cession : le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% ou le barème progressif de l'impôt sur le revenu.

L'option pour le barème progressif peut s'avérer avantageuse car elle permet d'appliquer un abattement pour durée de détention : 50% pour les titres détenus depuis au moins deux ans et moins de huit ans, et 65% après huit ans. Pour les titres de PME acquis dans les dix ans de sa création, cet abattement peut même atteindre 85% après huit ans de détention, réduisant significativement l'imposition.

Néanmoins, cette option doit être globale et s'applique à l'ensemble de vos revenus du capital perçus dans l'année. Un calcul précis s'impose donc avant de choisir.

Depuis 2022, une mesure exceptionnelle permet aux acquéreurs d'amortir le prix des fonds de commerce sur 10 ans pour les acquisitions réalisées jusqu'au 31 décembre 2025. Cette disposition pourrait vous permettre de négocier un prix de vente plus avantageux sans alourdir la charge fiscale de l'acheteur.

Pour une vente fonds de commerce fiscalité optimale, le fractionnement de la cession ou l'échelonnement des paiements peuvent également contribuer à rester sous les seuils d'exonération ou à répartir la charge fiscale sur plusieurs années.

Conclusion

En définitive, la cession fonds de commerce sans payer d'impôts représente une opportunité réelle pour les entrepreneurs français souhaitant optimiser leur patrimoine professionnel. Comme nous l'avons vu, plusieurs dispositifs d'exonération existent, permettant de réduire considérablement, voire d'éliminer totalement la charge fiscale lors de cette transaction importante.

Néanmoins, ces avantages fiscaux sont soumis à des conditions strictes qu'il convient de respecter scrupuleusement. Par exemple, la durée d'exploitation minimale de cinq ans, les seuils de valeur des éléments cédés et les limites de chiffre d'affaires constituent des critères déterminants. De plus, la synchronisation avec votre départ à la retraite peut s'avérer particulièrement avantageuse.

L'anticipation demeure certainement votre meilleur allié dans ce processus. Ainsi, préparer votre cession au moins deux ans à l'avance vous permettra d'explorer toutes les stratégies fiscales disponibles et d'optimiser votre situation. La répartition judicieuse du prix de vente entre les différents actifs représente également un levier d'optimisation non négligeable.

Bien que les dispositifs d'exonération puissent vous dispenser d'impôt sur le revenu, n'oubliez pas que les prélèvements sociaux de 17,2% restent généralement applicables. Par conséquent, une planification minutieuse avec l'aide d'un expert-comptable et d'un avocat fiscaliste s'avère indispensable pour maximiser vos gains lors de la vente de votre entreprise.

À présent, vous disposez de toutes les informations essentielles pour envisager sereinement la fiscalité cession fonds de commerce. En appliquant ces connaissances et en adoptant une approche stratégique, vous pourrez transformer cette étape cruciale de votre parcours d'entrepreneur en une opportunité de valorisation optimale de votre patrimoine professionnel.

Vous souhaitez être accompagné par un expert comptable ? Nos experts-comptables sont à votre disposition pour répondre à toutes vos questions concernant cette notion. Notre cabinet d'expertise comptable, basé Saint-Michel-sur-Orge dans l'Essonne, reste disponible par téléphone, par e-mail ou sur rendez-vous.